L’État haïtien a frappé un grand coup ce week-end à Kenscoff, théâtre d’une offensive sans précédent contre les groupes armés qui occupaient la zone depuis plusieurs mois. Environ 50 bandits ont été tués lors d’une série de frappes aériennes menées par des drones explosifs largués dans les hauteurs de Belot, Godet et d’autres localités stratégiques contrôlées par des gangs lourdement armés.
Cette opération d’envergure s’inscrit dans la dynamique engagée par la Primature, sous la direction du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, qui a personnellement supervisé les préparatifs en coordination avec le Directeur général de la PNH, Normil Rameau, et les membres du Conseil supérieur de la Police nationale. Selon des sources sécuritaires, plusieurs bases de gangs ont été totalement détruites, des armes saisies, et une partie des survivants en fuite.
Le choix de Kenscoff n’est pas anodin : cette commune paisible était récemment devenue un point de repli stratégique pour les groupes criminels, profitant de l’altitude, de l’isolement et de la faiblesse du maillage sécuritaire. Les frappes de drones visaient à briser cette illusion de refuge. Les témoignages locaux évoquent une série d’explosions précises, semant la confusion au sein des gangs et mettant fin à plusieurs semaines de terreur sur la population.
Si cette attaque a été saluée comme un succès retentissant par de nombreux citoyens, une interrogation grandit : pourquoi les chefs les plus puissants et les plus redoutés du pays semblent encore échapper à la puissance de feu de l’État ?
En février dernier, un drone a manqué de justesse le chef de gang Jimmy “Barbecue” Chérizier, lui laissant la vie sauve à un pouce près selon des sources crédibles. De son côté, Izo, chef de Village-de-Dieu, a été touché à deux reprises par des drones explosifs, mais sans que cela ne mette fin à sa domination dans sa zone. Quant au gang de Ti Lapli, plusieurs de ses éléments ont été neutralisés lors de frappes précédentes, mais le chef, lui, reste insaisissable.
Alors, que se passe-t-il vraiment ? Pourquoi l’État frappe fort à Kenscoff et ailleurs, mais hésite ou échoue systématiquement à éliminer les figures les plus connues du crime organisé haïtien ? Est-ce un problème de ciblage ? Ou une faille dans la chaîne de commandement opérationnelle ?
La population, exaspérée, mérite des réponses claires. L’heure n’est plus aux demi-mesures : l’opinion publique attend que l’État agisse avec la même fermeté contre les chefs de gang les plus médiatisés, qui continuent de semer la mort au vu et au su de tous.
Après Kenscoff, à quand la frappe décisive contre les Barbecue, Izo, lanmò san jou, Jeff gwo lwa et Ti Lapli ?